GP de Tourquie: essais & courses

Honda bloque les camions Super Aguri à Istanbul
04 Mai 2008



Aguri Suzuki n'avait vraiment pas besoin de cela... GPUpdate.net peut vous révéler que les camions et motorhome de l'écurie Super Aguri ont été refoulés à l'entrée du paddock du circuit d'Istanbul, sur l'ordre de... leur motoriste, Honda! Ce nouveau rebondissement pourrait perturber l'accord imminent entre Super Aguri et son probable investisseur, le groupe allemand Weigl.


Selon nos sources, le CEO de Honda F1, Nick Fry, a contacté ce week-end Bernie Ecclestone pour lui annoncer le verdict de la réunion concernant le futur de Super Aguri bien avant la tenue celle-ci, prévue mardi prochain. Fry a déclaré au magnat britannique que l'écurie japonaise ne serait pas en mesure de participer au Grand Prix de Turquie.

Si cette information s'avérait exacte, cette décision ne semblerait pas être le fruit des réflexions de Nick Fry mais des instances dirigeantes de Honda, qui tentent de protéger leur image. Le constructeur japonais ne souhaite pas voir Super Aguri dans le paddock tant que les tractations avec le groupe Weigl ne sont pas entérinées.

Aguri Suzuki remue désormais ciel et terre pour atteindre la direction de Honda et espère avancer la réunion prévue mardi à demain, afin de connaître le sort de sa structure. Honda pourrait avoir décidé du destin de Super Aguri avant même l'assemblée de mardi!

Le groupe Weigl, dont le propriétaire s'est vanté d'avoir dans sa manche une flopée d'investisseurs de secours, enregistre chaque année un chiffre d'affaires caressant les 200 millions de dollars. Des sources proches des négociations ont confié à GPUpdate.net que la tête de Honda souhaite, en plus de la survie de Super Aguri, voir Weigl rembourser en trois ans les dettes de l'écurie et non en une seule échéance comme le stipulait la proposition du Groupe Magma, récemment tombée à l'eau.

Nick Fry veut-il empêcher le sauvetage de Super Aguri ?

Super Aguri lutte pour sa survie depuis la fuite de son sponsor-titre, non solvable, dans le courant de la saison 2007. Mais le pire ennemi de l’écurie de Leafield pourrait bien venir de l’intérieur de la maison Honda…

La mission de Super Aguri s’apparente au mythe de Sisyphe, du nom de ce héros Grec condamné à rouler un rocher au sommet d’une pente ; parvenu au sommet le rocher dévale et Sisyphe doit recommencer sans fin. Version moderne du mythe, avec pour toile de fond la F1…

Dans le rôle de Sisyphe : Super Aguri, dans celui de la mission : la survie de l’écurie, dans celui du sort qui fait dévaler le rocher : Nick Fry. L’hypothèse que nous dévoilions la semaine dernière dans notre dossier Infos Volées à Barcelone, trouve aujourd’hui écho dans les colonnes du magazine Autosport. L’hebdomadaire Britannique reprend notre information en puisant dans des sources de Super Aguri pour expliquer le refus de l’accès de l’Istanbul Park aux poids lourds de l’écurie de Leafield contenant les monoplaces de l’écurie B Honda.

Le bras armé du sabotage viendrait de l’intérieur même de Honda. Nick Fry, directeur de Honda Racing aurait en effet signifié à la FOM (Formula One Management) que Super Aguri ne serait pas en mesure de participer au Grand-Prix de Turquie. « Il est improbable qu’une entreprise de la taille de Weigl puisse supporter le poids d’une écurie de F1 compétitive, à moins bien sûr qu’il y ait d’autres partenaires, ce dont nous ne sommes pas au courant » avait par ailleurs expliqué Nick Fry dans le courant du week-end dernier.

Le déplacement de Super Aguri en Espagne avait été rendu possible grâce aux deniers de Weigl. Le consortium Allemand a défini un plan de sauvetage échelonné jusqu’à la fin 2009 pour sauver l’écurie, et qui comprend la fourniture de châssis et de moteurs par Honda. A partir de 2010, l’écurie devra avoir trouvé un nouveau sponsor pour construire ses propres voitures. Honda hésite car le groupe Allemand se refuse à payer les dettes de Super Aguri et parle d’un budget de $15 millions.

Un indélicat avait malheureusement révélé le nom du repreneur potentiel Allemand avant une réunion cruciale à Tokyo. Une nouvelle réunion vitale se tient cette semaine au pays du soleil levant, mais vient à nouveau de recevoir un coup de poignard. Nick Fry pourrait déjà avoir été le délateur. La raison ? Le Britannique, qui ne dirige plus l’équipe sur le terrain mais est en charge de sa politique, doit sauver la face après l’échec de l’accord qu’il a tenté de mettre en place avec Magma et Dubaï International Capital.